LA ROSACÉE (1/2) : une pathologie cutanée fréquente et multifacette

La rosacée est une dermatose faciale inflammatoire chronique qui alterne des phases de poussées avec des périodes de rémission.

La cause exacte n’est pas connue, mais une origine multifactorielle est privilégiée.

Les lésions peuvent être visibles et participer à un sentiment de gêne physique sociale. Ce phénomène a des conséquences significatives sur la qualité de vie.

La rosacée touche principalement les zones du menton, du nez, et des joues, le plus souvent de manière symétrique.

Les zones péri-orificielles concernant le pourtour des yeux et de la bouche sont épargnées.

Fréquence et prévalence de la rosacée

La rosacée peut être visible parfois dès l’âge de 20 ans mais elle est plus communément visible de 30 à 50 ans.

Typiquement, la rosacée débute après l’âge de l’acné et atteint plutôt les adultes d’âge moyen.

Elle prédomine chez la femme (ratio femme-homme environ égal à 2) ; les lésions sont plus sévères chez l’homme (avec notamment une atteinte préférentielle du nez).

La rosacée touche tous les types de peau, mais elle est plus fréquente chez les sujets à peau claire..

Des antécédents familiaux sont retrouvés dans près de 30-40% des cas. Dans notre expérience clients, nous avons même relevé une plus grande fréquence.

Les signes cliniques de la rosacée

La physiopathologie de la rosacée est complexe et insuffisamment connue.

Elle ferait intervenir des facteurs :

  • vasculaires,
  • inflammatoires,
  • immunologiques.

Les lésions cutanées caractérisant la rosacée présentent de multiples formes qui peuvent être isolées ou associées entre elles.

Ainsi les lésions comportent :

  • l’érythème paroxystique, avec des bouffées vasomotrices,
  • l’érythème persistant,
  • les papulo-pustules (sans comédons),
  • les télangiectasies,
  • les lésions hypertrophiques…

A ces lésions cutanées peuvent s’associer des manifestations oculaires (consultation ophtalmologique indispensable).

LA ROSACÉE (1/2) : une pathologie cutanée fréquente et multifacette

Les causes de la rosacée

Comme pour beaucoup de maladies de peau ou manifestations cutanées, les mécanismes déclencheurs de la rosacée ne sont pas parfaitement connus.

Parmi les certitudes des scientifiques :

1. La prédisposition génétique :

La rosacée se rencontre particulièrement chez les sujets de type nordique possédant une peau, des yeux et des cheveux clairs (ce qui explique pourquoi l’ on nommait la rosacée « malédiction des Celtes »).  En France, cette maladie est très rare dans le sud tandis qu’elle est beaucoup plus fréquente au nord de la Loire. La maladie est pratiquement inexistante chez les sujets à peau noire.

2. L’ origine vasculaire

Dans le cas de la rosacée, on relève un dysfonctionnement vasculaire au niveau facial. Le sang stagne et cela entraîne en cascade la dilatation des vaisseaux, l’œdème et l’ altération de l’ endothélium, la fine membrane qui recouvre l’ intérieur des veines. Les études confirment  une anomalie native de la vascularisation.

3. Le rôle du Demodex Folliculorum

Les acariens Demodex sont présents dans la dermite péri-orale et post corticoïdes, ainsi que dans les blépharites (atteinte des paupières en bordure des cils). Ils favorisent le terrain inflammatoire de la rosacée.

Diagnostic et classification des rosacées

Le National Rosacea Society (NRS) Expert Committee a proposé de poser la rosacée en quatre sous-types caractérisés par des signes cliniques primaires et secondaires.

Les signes cliniques primaires sont :

  • les érythèmes transitoires ou flushs,
  • l’érythème permanent,
  • les papulo-pustules,
  • les télangiectasies.

Les symptômes cliniques secondaires sont :

  • les brûlures et picotements,
  • les plaques,
  • la xérose cutanée,
  • l’œdème,
  • les manifestations oculaires,
  • les localisations périphériques
  • le phyma.

Sous-type 1 : érythémato-télangiectasique

Il est caractérisé par des érythèmes transitoires appelés flushs et/ou un érythème permanent de la zone centro-faciale.

Les flushs sont des bouffées vasomotrices soudaines provoquant des rougeurs, de la chaleur sans aucun autre signe systémique. Cela dure quelques minutes ou heures et cède spontanément. Elles sont déclenchées par les changements de température, le soleil, l’alcool, le stress, les émotions, la nourriture épicée et le sport, entre autres.

Sous-type 2 : papulo-pustuleux

Ce sous-type se manifeste par un érythème centro-facial souvent permanent et une variance de papulo-pustules à disposition non folliculaire. Les lésions peuvent être étendues mais respectent en général la bouche et les paupières. Aucun comédon, une distinction entre l’acné et la rosacée, ni cicatrice n’est visible. Des sensations de brûlure et de tiraillement peuvent être présentes.

Sous-type 3 : phyma

Celui-ci inclut un érythème et un épaississement cutané irrégulier pouvant aller jusqu’à la formation de nodules défigurants principalement au niveau du nez (on parle de rhinophyma).

Les hommes sont le plus souvent atteints, après l’âge de 50 ans. Des télangiectasies sont aussi souvent présentes.

Sous-type 4 : forme oculaire

Cette forme inclut une atteinte larmoyante bilatérale avec picotements occasionnels. Elle est probablement sous-estimée et fréquemment négligée. Une sensation de sécheresse intra-oculaire est présente, de même qu’une photosensibilité et des télangiectasies des paupières supérieures et inférieures, ainsi que de la conjonctive. En cas de doute, une consultation spécialisée est nécessaire.

Conclusion sur la rosacée

La rosacée est une pathologie complexe et le diagnostic pas toujours évident à poser.

D’un point de vue dermatologique, la prise en charge thérapeutique reste aujourd’hui un challenge dermatologique du fait de l’association possible des différents sous-types. Le retentissement psychologique de la dermatose (pour les formes sévères) doit aussi être pris en compte.

Nous allons évoquer d’autres points dans un second article et présenter les conseils des inspyrées.


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