Des produits de beauté made in France, faits à la main, éco-conçus, sans plastique ni entourloupe dedans ? C’est la cosmétique saine et consciente d’une entreprise artisanale, indépendante et inspirante qui a choisi l’Occitanie pour grandir. Au cœur du Parc naturel régional Ariège-Pyrénées, les inspyrées ont tout compris.
« La cosmétique conventionnelle couvre notre peau d’ingrédients morts. » Le mot est lâché. L’industrie de la crème de beauté nous tartinerait-elle l’épiderme de dérivés de pétrole, de silicone et de polyéthylène glycol (PEG) ? Réponse évidente chez les inspyrées, qui sont aussi révoltées : « Oui. Et le reste, c’est de l’eau. De quoi assurer un taux de remplissage record à moindre coût. » Urgence environnementale et aberrations marketing ont suffit à pousser Mathieu Ferrier, le Parisien, dans une reconversion toute ariégeoise : intègre et sans compromis. Ex-photographe d’objets d’art devenu fabricant de cosmétique végétale, il devient au passage co-administrateur de l’association Nature & Progrès et monte au front pour faire bouger les lignes. Avec Nicolas, son associé pharmacien, ils créent une gamme de soins issus de la nature.
100 % actif ou rien
Dans l’atelier-laboratoire des inspyrées à Saint-Lizier, on ne fabrique rien qui ne serve pas à la peau : « Si ce n’est pas 100 % actif, ça ne nous plaît pas. » Leurs matières premières ? Des huiles végétales de première pression à froid ou obtenues par extraction au CO². De France ou pas, mais toujours biologiques et équitables : karité du Ghana, Babassu du Brésil, chanvre du sud-ouest, prune du Lot… La jeune marque, lancée en 2017, élabore des routines pour toutes les peaux, même atopiques, y compris celles des femmes enceintes. Formulés sans perturbateurs endocriniens, sans huiles essentielles, sans huiles issues de fruits à coques, sans parfums, les baumes, sérums, hydrolats et autres démaquillants sont conditionnés dans des flacons opaques en verre pour préserver la qualité des principes actifs. « Nous avons voulu montrer qu’il est possible de faire des produits bons et utiles, sans produit de remplissage », se félicite Mathieu Ferrier, qui aimerait prochainement collaborer avec la filière viticole locale pour puiser le meilleur de la terre et renforcer le travail des paysans et des artisans de la région.
B.a-ba
« Pour être belle, la peau a besoin de travailler », clame-t-on chez les inspyrées. Comprenez : pas de s’éteindre sous des couches d’ingrédients inertes. « Trop de mauvaise crème l’affaiblit. À force, la peau se met au repos, elle n’est plus protégée par son film lipidique et devient sèche. » La marque ariégeoise propose donc entre autres un savon végétal surgras aux trois huiles nobles : olive, babassu et beurre de karité. Le savon à froid purifie sans agresser et nourrit juste ce qu’il faut. Pour un nettoyage optimal le soir ou au réveil, la peau n’a guère besoin d’autre chose.
Publié le 9 mai 2021 dans le Journal Toulousain
