Depuis deux mois, vous avez dû voir des changements sur les fiches produits de notre site internet. Il y a aussi eu du changement dans nos têtes.
Nous vous en avions parlé, nous avons été contrôlé.e.s le 1er mars par les services de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Le contrôle portait sur les CGV (conditions générales de vente) de notre site internet, sur les allégations d’efficacité de nos produits (étiquettes et fiches du site Internet), ainsi que sur les documents obligatoires propres à notre entreprise de cosmétique.
Les rappels réglementaires qui nous ont été faits lors de ce contrôle à propos des allégations le sont à juste titre. Nous nous retrouvons toutefois très frustré.e.s de ces rappels à l’ordre, car cette réglementation est finalement peu respectée par les acteur.ice.s du monde cosmétique.
Voici une très courte synthèse des règles relatives aux allégations afin que vous puissiez vous faire votre propre idée.
Il y a 2 types d’allégations :
les allégations thérapeutiques : interdites en cosmétique, car classant de fait les produits en médicaments et nécessitant une autorisation de mise sur le marché.
En d’autres termes, un cosmétique s’applique exclusivement sur une peau saine : il ne doit pas “soigner”, “guérir”, “traiter”. Il ne doit pas non plus “cicatriser”, il ne doit pas non plus “traiter” l’acné (l’acné, touchant plus de 90% de la population, est considérée comme une maladie). Un cosmétique ne doit pas traiter l’eczéma, le psoriasis, les dermites/dermatites… Il ne doit pas soulager les irritations, les coups de soleil…
Cela réduit considérablement notre champ d’action.
les allégations d’efficacité : cette deuxième catégorie est autorisée mais seulement à condition de les prouver par des tests cliniques. Ces allégations sont par exemple : nourrissant, apaisant, régénérant, purifiant…
En faisant le point sur les règles relatives aux allégations, nous nous sommes rendu.e.s compte que le vocabulaire que nous pouvons utiliser pour nommer ou décrire nos produits se réduit drastiquement.
Malgré nos formulations sans eau, sans produits de remplissage, sans réactifs modifiant les matières premières, nous ne sommes pas dispensé.e.s de payer des tests cliniques pour pouvoir dire que notre produit fini a les propriétés des matières premières…
Cette procédure scientifique nous semble pertinente, notamment pour un fabricant de crème mettant 0,5% d’actifs au milieu d’eau, d’émulsifiants, de texturants et de conservateurs.
Cela nous semble en revanche moins utile avec les formulations simples reposant sur des mélanges pas dilués, sans émulsifiants et sans réactifs.
Par exemple, dans notre SOIN QUOTIDIEN Peau normale à sèche, nous mélangeons l’huile d’amandon de Prune, de graines de Chanvre et de graines de Cameline, le tout sans réactifs. Mais la loi nous interdit de prêter au produit fini les propriétés communes à ces huiles et reconnues dans la littérature spécialisée.
Nous vous laissons regarder avec un œil initié les publicités et les sites internet de grosses marques cosmétiques.
Vous pourrez remarquer que la loi n’est pas toujours appliquée ou respectée en ce qui concerne les allégations thérapeutiques ou d’efficacité.
Et c’est ce qui nous pose problème.
Au-delà du bien-fondé de la réglementation sur les cosmétiques, c’est son application ici qui nous préoccupe.
Le contexte de notre petite entreprise artisanale et d’un industriel cosmétique n’est pas le même : nous produisons 4500 flacons à l’année alors qu’un industriel connu fabrique plus d’un million de flacons par mois (certains par semaine) ! De même que nos formulations diffèrent énormément de la cosmétique industrielle classique.
Nous nous étonnons que les services de l’état aient des « exigences maximales » sur le champ des allégations vis-à-vis d’une petite entreprise artisanale alors que nous pouvons constater que certains des plus gros fabricants ne les respectent pas. Cela aboutit à créer une distorsion concurrentielle.
Conformément au règlement, nous avons retiré toutes nos allégations. Nous faisons activement des recherches pour mettre en place des tests d’efficacité, mais pour le moment, les laboratoires spécialisés proposent des prestations hors budget pour une structure comme la nôtre.
Nous ne vous cachons pas que cette visite de la DGCCRF a mis notre moral à mal… Elle nous a aussi obligé à nous retrousser les manches pour effectuer des changements en un temps record (site Internet, étiquettes, réseaux sociaux…). Nous avons également la sensation d’être encore plus expert.e.s en législation cosmétique.
Malgré les changements en cours, les inspyrées continuent !
Nous avons toujours la conviction que nos produits sont bons. Nous continuons à croire en nos valeurs, nos intentions sont et resteront de vous proposer une cosmétique la plus vertueuse possible.
Vos avis sur nos soins sont primordiaux pour nous, ils sont plus que jamais notre meilleur argument de vente.
Nous vous tiendrons informé.e.s des nouveautés via notre newsletter et Instagram.
Et si vous avez besoin de conseils personnalisés, Mathieu continue de vous renseigner avec plaisir par téléphone 🙂
Pour celleux qui veulent en savoir plus :
« produit cosmétique », toute substance ou tout mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles;